7 sept. 2009

Étude internationale menée au Québec - Des enfants d'âge préscolaire déprimés et anxieux

La petite enfance n'est pas faite que de jeux et d'insouciance. Pour certains bouts de chou, elle est même synonyme de grandes inquiétudes. Une vaste étude internationale réalisée au Québec montre en effet qu'un enfant sur sept souffre de hauts niveaux de dépression et d'anxiété avant même de mettre le pied à la petite école, une fragilité qui va grandissant pour certains.

Publiée dans le dernier Journal of Child Psychology and Psychiatry, cette étude a permis de suivre étroitement 1759 petits Québécois de leur naissance jusqu'à cinq ans. Au final, pas moins de 15 % ont montré des niveaux atypiques de dépression et d'anxiété. Au quotidien, cela se traduit par un enfant «qui se sent triste la plupart du temps», qui est manifestement «tendu, anxieux», souvent même apeuré, et qui «a du mal à ressentir du plaisir avec les autres», explique son auteure principale, la Dre Sylvana Côté.

La dépression et l'anxiété figurent parmi les dix premières causes d'incapacité dans le monde. Ces maux ont été très bien documentés chez les enfants d'âge scolaire et les adolescents, mais pas du tout chez les tout-petits. Résultat: on en sait très peu sur le phénomène, convient la psychologue. «Plusieurs pensent même que ces problèmes n'existent pas pendant la petite enfance. Or, notre étude montre clairement que ces maux existent aussi chez les enfants d'âge préscolaire.»



Eh oui, les enfants en bas âge ont des émotions! Eh non! Ce n'est pas toujours de la joie! La plupart des gens ont tendance à croire qu'il est impossible pour un tout-petit d’éprouver des émotions liées à la dépression parce qu'ils n'ont pas à faire face aux problèmes des plus vieux et que, dans le fond, ils n'ont qu'a profiter de la vie, mais qu'en est-il si ces enfants ne peuvent pas profiter de la vie de manière stimulante? Nous savons que nous pouvons retirer la télévision et les jeux vidéo de la liste des activités stimulantes puisqu'elles n'ont rien de constructives, un enfant en bas âge doit commencer à apprendre à réaliser des choses afin de bâtir sa confiance avec ou sans l'aide de ses parents. Des choses toutes simples comme la construction à l'aide de blocs, le dessin d'une maison, apprendre à écrire son nom... la chose n'a nullement besoin d'être réalisée à la perfection puisque l'enfant n'est qu'en stade d'apprentissage, tout ce dont il a besoin c'est d'encouragements, de conseils et de félicitations.



Cette anxiété, qui sort de la normalité en raison de son extrême intensité, s'exprime en fait dès la première année de vie, poursuit la professeure au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal. «Il existe des indications montrant qu'un enfant est plus à risque, et le plus important est certainement son tempérament à l'âge de cinq mois.» Ce nourrisson se distingue des autres par son comportement «capricieux». «Il est difficile à consoler» et il peine à s'adapter aux situations changeantes qu'il redoute, explique la Dre Côté.

La dépression de la mère est aussi un élément prédictif décisif, ajoute la psychologue. «Notre étude est la première à montrer que le tempérament du jeune enfant et la dépression maternelle peuvent mener à une trajectoire élevée de problèmes de dépression et d'anxiété avant l'entrée à l'école.» D'où l'importance de soutenir non seulement l'enfant, mais aussi sa mère, recommande l'équipe internationale qui regroupe des chercheurs tant québécois que français, américains et irlandais.

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La lecture de ces deux paragraphes me laisse perplexe... Est-ce que la dépression est, en quelque sorte, inscrite dans les gènes de l'enfant à la naissance ou dût au fait que la mère dépressive inculque son comportement à l'enfant après sa naissance? En d'autres mots, est-ce que la dépression est un sentiment inné ou acquis? L'article ne répond malheureusement pas à cette question. Je serais pourtant très curieux d'en connaître la réponse... et qu'en est-il de l'intelligence?

26 août 2009

La souveraineté, un vieux débat?

Pas pour la catalogne.

Le Tribunal constitutionnel se prononcera d'ici l'automne sur le nouveau statut d'autonomie de la région
Madrid -- Avis de cyclone politique en Catalogne et, par extension, sur toute l'Espagne et la stabilité du gouvernement Zapatero! La plupart des formations de cette riche et turbulente région du nord-est du pays sont sur le pied de guerre. Solennement, elles ont menacé le Tribunal constitutionnel, à Madrid: si par malheur, ont-elles averti, ses hauts magistrats devaient «amputer la Catalogne de ses droits sur sa langue, ses symboles ou son financement», la réaction unanime pourrait être «terrible».

«Un conflit institutionnel sans précédent avec l'Espagne», a auguré sèchement Joan Ridao, d'Esquerra Republicana (ERC), un parti indépendantiste appartenant à la coalition au pouvoir régional, à Barcelone. Et, hormis le Parti populaire de Catalogne, de tendance «espagnoliste», les autres formations lui ont emboîté le pas sur un même ton de défi chargé d'hostilité, tout en menaçant de «vastes mobilisations de rue», le cas échéant. Autant de vitupérations nationalistes destinées à exercer une pression maximale sur les juges du Tribunal constitutionnel qui, d'ici la fin de l'automne, doivent rendre un verdict sur le nouveau statut d'autonomie de la Catalogne, approuvé en 2006 par 88 % du Parlement autonome catalan, puis validé par un référendum régional.

Un recours

En juillet 2006, le grand parti conservateur national, le Parti populaire (le PP), avait déposé un recours auprès du tribunal constitutionnel (TC) concernant 114 des 223 articles du statut, considérant qu'il dépassait «les lignes rouges de la Constitution espagnole». C'est sur ce recours que les magistrats du TC doivent aujourd'hui statuer.

Pourquoi une telle bronca politique aujourd'hui, alors même que le tribunal n'a toujours pas rendu son verdict? Au travers d'indiscrétions distillées à la presse, la majorité conservatrice du tribunal a d'ores et déjà fait connaître ses réticences sur plusieurs articles de «l'estatut», le nouveau statut catalan. Le texte original risque donc d'être tronqué sur des aspects que les leaders catalans jugent non négociables. Le préambule de l'estatut parle de «nation catalane», concept incompatible, disent les populares, avec le fait qu'«il n'y a pas d'autre nation que la nation espagnole» ; secundo, la langue catalane (co-officielle avec le castillan) et le caractère obligatoire de son apprentissage, comme dans l'administration et à l'école. Or, pour le PP, cette norme viole par exemple le droit des parents à ce que leurs enfants soient scolarisés en espagnol; tertio, les pouvoirs conférés au Conseil de la magistrature catalan seraient identiques à son alter ego national; ensuite, l'estatut fixe des compétences exclusives pour la Catalogne, notamment en matière fiscale, ce que le PP juge «intolérable»; enfin, et peut-être surtout, le texte oblige l'État espagnol à réserver 17 % de ses investissements à la Catalogne, soit l'équivalent de ce que la région apporte au PIB national. Inacceptable pour le PP, aussi, car cela reviendrait à torpiller «le principe de solidarité» entre les 17 communautés autonomes du pays.

Le fond de ce bras de fer hispano-catalan n'a rien de nouveau, puisqu'il agitait déjà les débats lors de la seconde république, entre 1931 et 1936. En gros, il s'agit d'un débat de souveraineté.

Quel statut ?

Pour les uns, il appartient à la Catalogne de définir sa relation avec le reste de l'Espagne; pour les autres, le PP surtout, seul le Parlement national de Madrid est souverain et la Catalogne n'est qu'une communauté autonome comme une autre. Un dialogue de sourds. Ernest Benach, le président du Parlement catalan, est clair: «Le peuple de Catalogne a parlé par référendum: l'Estatut est notre constitution.» Felip Puig, du grand parti nationaliste CIU, ne dit pas autre chose: «Aucun tribunal espagnol n'est au-dessus du verdict populaire exprimé en Catalogne, par consultation et via ses députés.» Une dispute considérable est donc servie qui, éditorialisait hier El Pais, «va conditionner toute la saison politique». José Luis Zapatero est dans l'embarras. Le chef du gouvernement se retranche prudemment derrière «l'indépendance du pouvoir judiciaire», mais il sait que, si le TC modifie en profondeur l'estatut, il ne sortira pas indemne de ce séisme politique. Les socialistes catalans, au pouvoir régional et à qui il doit en bonne partie sa réélection en 2008, ont fait savoir qu'ils s'aligneraient sur un «front de refus inébranlable».

En un mot, l'estatut n'est pas négociable. Zapatero, qui aime cultiver l'ambiguïté, sera alors contraint de choisir son camp.

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N'en déplaise aux fédéralistes, il semble que l'indépendance ne soit pas un débat dépassé puisque, dans notre société, « nous devons faire preuve d'ouverture sur le monde! » Comment pourrait-on s'ouvrir sur le monde si nous ne possédons pas d'identité? Pourquoi l'indépendance serait-elle synonyme de fermeture? La Catalogne semble être dans une situation similaire à la nôtre, les quatre points soulevés dans leur nouveau statut le démontrent bien. L'estatut parle de « nation catalane », chose qui leur est refusée, les conservateurs ont affirmé qu'il y avait une nation québécoise, mais n'a pas adopté de résolution conséquente, un des gouvernements est seulement moins hypocrite que l'autre. Le caractère obligatoire pour l'apprentissage de leur langue nationale est un autre point commun et les détracteurs amènent les mêmes arguments individualistes issus de la charte des droits et libertés soulevés par nos amis anglophones du Québec. Les deux autres points de l'article sont peu soulevés au Québec, car le Parti Québécois semble, soit incapable des communiqués à la population, ou ne désire pas le faire parce que ce parti n'est pas aussi indépendantiste qu'il veut bien le faire croire. « Les pouvoirs conférés au Conseil de la magistrature catalan seraient identiques à son alter ego national; ensuite, l'estatut fixe des compétences exclusives pour la Catalogne, notamment en matière fiscale, ce que le PP juge «intolérable»; enfin, et peut-être surtout, le texte oblige l'État espagnol à réserver 17 % de ses investissements à la Catalogne, soit l'équivalent de ce que la région apporte au PIB national. Inacceptable pour le PP, aussi, car cela reviendrait à torpiller «le principe de solidarité» entre les 17 communautés autonomes du pays. » Imaginé une minute une nouvelle constitution où le Québec ferait ce type de demande (tout à-fait raisonnable pour une nation distincte), est-ce que les Québécois appuieraient ces résolutions? Que la réponse soit affirmative ou négative, nous aurions enfin un vrai débat politique à nous mettre sous la dent, de quoi faire sortir le peuple de son apathie politique.

Dans une société individualiste, le statu quo national est beaucoup plus «tolérable», c’est pourquoi la majorité de la population évite d’embarquer dans ce genre de débat…

12 août 2009

Ottawa confirme l'achat de 15 hélicoptères Chinook

Ottawa -- Le gouvernement conservateur a finalement réalisé une de ses promesses militaires de 2006 hier en confirmant l'acquisition de 15 hélicoptères Chinook, au coût de 3,4 milliards de dollars. Ces appareils neufs fabriqués par Boeing suscitent bien des questions au sein de l'opposition et l'on ignore quelle utilisation en sera faite alors que la mission en Afghanistan tire à sa fin.

«Ce contrat élève les Forces canadiennes au rang de force de première classe, moderne et flexible, capable de défendre le Canada et les intérêts canadiens au pays et à l'étranger», a déclaré le ministre fédéral de la Défense, Peter MacKay, qui se trouvait à Halifax pour livrer la bonne nouvelle. «Ces hélicoptères sont essentiels pour assurer la sûreté et la sécurité des Canadiens», a-t-il ajouté.

Le Canada achètera auprès de l'américaine Boeing 15 appareils Chinook -- et non pas 16 comme prévu au départ -- au coût de 1,2 milliard de dollars. Une somme supplémentaire d'environ 2,2 milliards est prévue au cours des 20 prochaines années pour leur entretien. Les hélicoptères seront construits aux États-Unis. Toutefois, Boeing s'engage à réinvestir au Canada l'équivalent de la valeur totale du contrat au cours des deux prochaines décennies dans divers projets. Bien que cela soit devenu l'habitude pour ce genre de contrat mammouth, le gouvernement conservateur n'a pas imposé des quotas régionaux d'investissement. Le Québec n'a donc aucune garantie que sa part du marché canadien de l'aéronautique, évaluée à 60 %, sera respectée.

C'est pour cette raison principale que le Bloc québécois se montre critique de cette annonce. «Le gouvernement conservateur soutient qu'il est favorable à l'économie locale, mais ce n'est pas le cas», explique le porte-parole de l'Industrie, le député Robert Bouchard. «Le Québec doit avoir sa juste part.»

À Québec, le ministre du Développement économique, Clément Gignac, n'était pas disponible pour commenter le dossier. Sa porte-parole a seulement indiqué que le ministère avait contacté Ottawa et Boeing pour s'assurer que les entreprises québécoises touchent elles aussi la manne. Le ministre est-il déçu de l'absence de quota? «On n'a pas de commentaire à faire en ce sens, a indiqué Anne-Sophie Desmeules. [...] On est confiant que [sic] ces représentations conféreront des retombées intéressantes pour le Québec.»

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Cet article devrait peut-être se retrouver dans une section « satire » tellement les arguments du risible ministre Mackay sont pathétiques. J'imagine que ces hélicoptères sont essentiels pour nous protéger des talibans, ce dangereux groupe terroriste qui a fait de nombreuses victimes dans notre beau pays. En effet, c'est grosses bébittes volantes et dispendieuses seront des cibles de choix pour les lancent roquettes d'occasions des talibans. Les hélicoptères serviront d'appâts!

J'aimerais beaucoup voir cet argent investi dans de nouvelles technologies ou pour un réaménagement urbain dans une ville comme Montréal, qui en aurait grand besoin. Les retombés n'en serait non seulement économique, mais améliorerait aussi notre qualité de vie. Semblerait malheureusement que notre sécurité soit en danger, merci au ministre Mackay de nous le rappeler, j'ai tendance à oublier que nous pourrions être attaqués dès demain matin, aller savoir pourquoi...

31 mai 2009

Des employés trop payés?

Nous sommes témoins d’un bel exemple de lutte des classes ces temps si. Une belle lutte entre la classe moyenne et la classe dirigeante dans le secteur de l’automobile aux États-Unis et en Ontario et dans le secteur forestier au Québec. Vous avez surement entendu des gens autour de vous dirent que les employés du secteur de l’automobile de l’Ontario gagnaient en moyenne 75$ l’heure et que ce taux horaire était beaucoup trop élevé pour permettre à une compagnie comme Chrysler de compétitionner avec Toyota. Notons que ces chiffres proviennent de la compagnie, les TCA eux ont des chiffres différents à nous proposer, ils affirment que le salaire horaire débute à 24$ l’heure pour plafonner à 34$ et que celui des emplois spécialisés plafonnent à 40$ l’heure. Les TCA affirment également que le coût de la main-d'œuvre représente seulement 7% du coût du véhicule, pour quoi couper dans ce 7%?

Qui croire? Un syndicat qui protège les intérêts des employés? Ou des patrons qui essaient de faire le plus de profit possible? Aucun journaliste ne portera l’enquête plus loin puisqu’il n’est pas dans l’intérêt de leurs patrons de vanter les mérites d’un syndicat. Les médias ont plutôt tendance à frapper sur les syndicats quand l’occasion se présente afin d’alimenter une lutte qui se déroule dans la classe moyenne elle-même, une lutte entre les syndiqués et les non-syndiqués. Pendant que la classe moyenne s’entre-déchire, elle n’est pas portée à se révolter contre la classe dirigeante.

Mais prenons un exemple encore plus aberrant, celui d’AbitiBowater. La compagnie est en déroute totale et s’est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Elle planifie également de couper sur les régimes de retraite de ses employés, régimes qu’ils ont, en grandes parties, payés de leurs poches. Pendant ce temps l’ancien PDG de la compagnie, John Weaver, a quitté son poste en janvier dernier en prenant bien soin de se faire voter une prime de 22 millions $, pour à peine quelques mois de travail. Une prime pour quels motifs? Avoir amené la compagnie au bord de la faillite? Ce même John Weaver a empoché 53 millions $ lors de la vente d’Alcan à Rio Tinto. Un rapace de la pire espèce.

Que font les médias pour dénoncer ces magouilles? Rien du tout. Seulement quelques médias indépendants ont dénoncé cette histoire, mais leur influence est malheureusement minime lorsque 95% des médias du Québec sont dirigés par deux puissants groupes de presse dont l’objectif premier est de protéger le cul d’une classe dirigeante corrompue.

13 mai 2009

Fondation (2)

« Or, il n'est pas une usine, pas un centre commercial, pas une compagnie de navigation interstellaire qui ne soit sous ma domination, pas ne des ces entreprises que je ne puisse étrangler si Sutt poursuit sa propagande révolutionnaire. Partout où cette propagande donnera des résultats, ou semblera en donner, je vellerai à ce que la prospérité économique cesse. Là où les efforts de Sutt échoueront, la situation demeurera florissante, car mes usines continueront à tourner normalement.

« Et de même que je suis sûr de voir bientôt les Korelliens se révolter pour retrouver leur confort et leur prospérité, je suis non moins certain que nous ne ferons rien, nous, pour perdre ces mêmes avantages. Par conséquent, il faut jouer le jeu jusqu'au bout.

- C'est donc une ploutocratie que vous voulez instaurer, dit Jael. Vous faites de la Fondation un royaume de commerçants et de princes marchands. Dans ces conditions, que nous réserve l'avenir?... »

L'air soudain lugubre, Mallow s'exclama avec violence : « Qu'est-ce que j'en ai à faire de l'avenir? Nul doute que Seldon a déjà tout préparé, tout prévu en cas de problème. Il se produira d'autres crises quand la puissance de l'argent aura décliné. Comme c'est aujourd'hui le cas de celle de la religion. À mes successeurs de résoudre ces problèmes, comme je viens de régler celui qui nous occupe aujourd'hui. »

Extrait de : Fondation d'Isaac Asimov



Ce nouveau passage de tome un du cycle des fondations d'Asimov est encore une fois très représentatif de notre société occidentale. Après un coup d'éclat orchestré par Mallow, un conseiller discute avec le nouveau « maître » de la fondation à propos de l'avenir de celle-ci. La fondation est en effet maintenant une « ploutocratie », tout comme notre société, notre démocratie étant un leurre. On nous donne l'illusion du choix alors que le peuple est en réalité dans une impasse. Dans tous les contextes, l'argent est le principal élément motivant les choix de notre société, l'argent apportant le confort et la stabilité. Pour cette raison il est très facile de déstabiliser une société aussi dépendante que la nôtre et c'est pourquoi l'indépendance du Québec fait peur à beaucoup de gens, c'est également la raison pour laquelle beaucoup de fédéralistes se plaisent à dire que l'indépendance est un « risque », l'indépendance est, pour eux, un élément perturbateur. Ce sont donc les riches et non le gouvernement qui exerce la plus grande influence sur la population, en contrôlant les médias et en imposant ses pantins au parlement. Il serait très naïf de croire qu'un homme riche n'utilisera pas les outils mis à sa disposition pour s'enrichir davantage.

L'élément le plus intéressant de cet extrait est la déclaration faite par Mallow à la toute fin : « il se produira d'autres crises quand la puissance de l'argent aura décliné. Comme c'est aujourd'hui le cas de celle de la religion. » Il semble que la fondation en est rendue au même point que notre société, la religion est mourante et l'argent sera prochainement sur le déclin. Comme le déclare la fameuse phrase de Nietzsche : « Dieu est mort! », la religion n'est plus ce qu'elle était. La religion n’est aujourd'hui qu'une pure tradition, nous avons tué Dieu pour le remplacer par « rien ». Autrefois la religion apportait des réponses à nos questions existentielles, aujourd'hui la science tente d'apporter des réponses, mais sans succès. Je vais probablement en surprendre plusieurs, mais je crois que la puissance de l'argent est aussi sur le déclin, peut-être de manière imperceptible jusqu'à maintenant, mais si la crise économique se poursuit, il se pourrait fort bien que son déclin se poursuive. Non pas parce que les gens auront découvert que l'argent n'apporte rien de vraiment essentiel, mais plutôt par l'effondrement d'un système économique défaillant. Nous assisterons à son déclin et nous serons forcés de nous adapter.

9 mai 2009

La FN se lance dans la lutte à la pandémie!

Devant faire face à la grande menace du virus de la grippe porcine qui frappe présentement le monde, la FN, toujours soucieuse de la santé de ses lecteurs, vous offrent le guide de purification de votre corps. Grâce à ces quelques étapes fort simples, vous pourrez éliminer germes, microbes et bactéries en un tour de main! Si vous souffrez de symptômes comme des maux de tête, fièvre, toux, diarrhée ou nausée, veillez à accomplir les étapes suivantes le plus tôt possible.

Étape 1
Prenez une barre à savon et coupez-la en deux. Prenez une moitié de savon et enfoncez-le dans votre bouche puis mastiquer bien pour le réduire en petits morceaux, vous pouvez prendre de petites gorgées d’eau pour aider à la mastication. Une fois le savon réduit en une sorte de pâte dans votre bouche, prenez une grande gorgée d’eau et gargariser vous la gorge jusqu’à ce que des bulles sortes de votre bouche. Votre trachée s’en retrouvera alors complètement nettoyée et les risques de propagation du virus lors de vos nausées prochaines s’en retrouveront fort diminués. Prenez l’autre moitié du savon et brulez-le, vous l’avez contaminée lorsque vous l’avez coupée en deux.

Effet secondaire : nausée


Étape 2
Prenez un verre à « shooter » et remplissez-le à moitié d’eau de Javel et l’autre moitié de M. Net. Ajouter une pincée de sucre pour le goût ou une pincé de sel, tout dépend si vous êtes sucré ou salé! Buver votre « shooter » d’un seul coup. Cette étape aura pour fonction de purifier tout votre système digestif. Il se peut fort probablement que le processus soit accompagné de vomissement ou de diarrhée, ne vous inquiétez pas, c’est le méchant qui sort.

Effet secondaire : brulure d’estomac, nausée, diarrhée, malaise gastrique et affaissement du scrotum


Étape 3
Cette étape a pour but de nettoyer vos fosses nasales et vos voies respiratoires. Prenez du savon à lave-vaisselle en poudre et étendez de la poudre sur une table. À l’aide d’un couteau, faites une rangée bien droite d’une longueur d’environ 8 pouces. Prenez une paille, enfoncez-la dans l’une de vos narines et bouchez l’autre narine. Inspirer profondément et aspirer rapidement la poudre à l’aide de votre paille. Ce procédé peut occasionner des hallucinations, il sera donc plus facile de convaincre vos adolescents en manque d’émotions fortes de la pratiquer, n’hésiter pas à utiliser cet argument. Il se peut que vous ressentiez des brulures dans vos voies respiratoires, c’est tout à fait normal, c’est l’œuvre des produits chimiques. Il s’agit du principe de la guérison par le feu, principe développé par Rambo en personne.

N.B. La paille n’est pas obligatoire. Vous pouvez aussi utiliser un carton de rouleau de papier de toilette ou un boyau d’arrosage de jardin.

Effet secondaire : hallucination, évanouissement, sensation de brulure, destruction permanente du sens de l’odorat


La FN est bien consciente des dangereux effets secondaires de ces méthodes drastiques, mais nous croyons qu'un citoyen responsable se doit de faire des sacrifices afin de lutter contre cette menace mondiale qui pourrait faire des millions de victimes.

Ce guide a été réalisé grâce à la contribution de la compagnie pharmaceutique Merck Frosst. Merci à Merck Frosst de se soucier de la santé des Québécois.

6 mai 2009

Rémunération des hauts dirigeants - Michaud veut un salaire maximum

«Les salaires exagérés et démentiels sont une forme de pillagede l'avoir des actionnaires», croit le fondateur du MEDAC

Les hauts dirigeants des grandes entreprises touchent des rémunérations «himalayennes» et il est plus que jamais temps de leur imposer des limites, affirme le fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires. Au gouvernement d'agir.

Yves Michaud n'a absolument pas fini d'en découdre avec les grandes entreprises. Cette fois-ci, il espère lancer un débat sur l'imposition d'une «rémunération maximale» des grands dirigeants de celles-ci, à l'instar de celui mené par différents économistes et intellectuels français. Et selon lui, ce sera aux élus de leur forcer la main en légiférant.

«Il faut maintenir, dans l'opinion publique, le débat sur les rémunérations absolument pharaoniques, excessives, himalayennes, outrageantes, indécentes -- choisissez le terme que vous voulez -- des dirigeants d'entreprise, qui ne sont pas au service des actionnaires, mais plutôt à leur service à eux», lance-t-il d'entrée de jeu en entrevue au Devoir.

«Les salaires exagérés et démentiels sont une forme de pillage de l'avoir des actionnaires, en plus de donner un fort mauvais exemple, soutient le fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC). Dans la majorité des cas, c'est de l'enrichissement sans cause.»

Une situation déplorable rendue possible grâce à la complicité des conseils d'administration, «qui servent d'estampilles à caoutchouc, qui sont complaisants et qui sont au service de la direction, alors qu'ils sont élus pour défendre les intérêts des actionnaires».

Insistant sur le fait qu'«on ne peut se fier aux conseils d'administration», M. Michaud propose plutôt de lancer «une pétition gigantesque» qui permettrait de faire pression sur la classe politique, au point de forcer le gouvernement du Québec à légiférer en la matière. Il suggère ainsi, par exemple, que tout revenu excédant un million de dollars soit imposé à 90 %.

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Il faut des riches pour pouvoir créer de la richesse et si le gouvernement du Québec approuve ce type de loi alors les riches fuiront le Québec et nous serons tous pauvres! Voilà le type d'argument que soulèvent ceux qui sont contre cette demande. Si les richesses naturelles du Québec profitaient aux Québécois, au lieu de profiter à une élite corrompue et souvent étrangère qui n’a rien à foutre des intérêts du Québec, nous n'aurions pas ce problème. S'il doit y avoir un meilleur partage des richesses, ce doit être entre les travailleurs et non entre les actionnaires. Si les travailleurs ont plus d'argent, ils ont un meilleur pouvoir d'achat et peuvent donc faire rouler l'économie, mais encore faut-il que cette économie soit viable et une économie dont le seul et unique objectif est le profit n'est PAS viable.

27 avr. 2009

Alerte mondiale à la grippe porcine

La grippe porcine, qui aurait fait jusqu'à 103 morts au Mexique, s'étend à d'autres pays, faisant craindre aux autorités sanitaires mondiales une pandémie humaine. Épargnés jusqu'ici, les États-Unis et le Canada comptent leurs premiers cas de personnes atteintes par le virus H1N1.

Au Mexique, foyer de l'épidémie, le virus a causé 20 décès avérés sur un total de 103 «probables». Plus de 1600 malades ont été mis sous surveillance médicale. Le maire de Mexico, Marcelo Ebrard, a annoncé hier cinq nouveaux décès, sans préciser s'ils avaient déjà été comptés dans les «probables».

Mexico et ses 20 millions d'habitants ont suspendu toutes les activités prévues hier pour tenter de stopper la contagion. Marcelo Ebrard a souligné que la capitale était maintenue en «alerte maximale». «Les jours qui viennent vont déterminer s'il est possible de contenir la progression de l'épidémie», a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Des millions de Mexicains restent donc cloîtrés chez eux pour échapper au virus. Les autorités ont appelé à éviter les réunions publiques. Après avoir annoncé la fermeture des écoles, lycées, universités, théâtres et musées, M. Ebrard a déclaré celle des deux grands zoos municipaux. La municipalité va aussi s'assurer de la fermeture des bars et des discothèques, et les tribunaux de Mexico ne siégeront pas la semaine prochaine, a-t-il ajouté. L'Église catholique a annulé les messes du dimanche dans la capitale. Le cardinal de Mexico a célébré une messe à huis clos dans la cathédrale, retransmise à la télévision.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, et le ministre mexicain des Finances, Agustin Carstens, ont annoncé hier que l'institution prêtait 25 millions de dollars au Mexique pour lutter contre l'épidémie de grippe porcine. «La Banque mondiale va nous prêter assistance. Nous obtenons un prêt immédiat de 25 millions de dollars pour l'acquisition de médicaments, d'équipement médical», a déclaré M. Carstens lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Comité de développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce prêt vise «à s'occuper des besoins les plus immédiats du pays», notamment pour améliorer le diagnostic, selon Agustin Carstens. La Banque mondiale va par ailleurs prêter, à plus long terme, 118 millions de dollars au Mexique pour améliorer ses infrastructures de santé.

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20 décès sur une population de 20 millions, ce qui fait 0,00001% de la population décédée de la grippe porcine. C'est une situation vraiment inquiétante en effet! La grippe tue des personnes âgées ou des personnes ayant un système immunitaire affaibli par une autre maladie tous les jours, ce n'est pas un phénomène nouveau. La grippe aviaire, le virus du Nil, la maladie de la vache folle et maintenant la grippe porcine, comment pourrons-nous lutter contre toutes ces menaces? En fait, les pandémies sont causées par le manque d'hygiène des animaux, nous devrions tous les aseptiser! On ne les bourre pas encore assez de vaccins et d'antibiotiques ces pauvres cochons, augmentons la dose! En plus, ça permettra de faire rouler l'économie et les compagnies pharmaceutiques, qui en arrachent à cause de la crise économique, pourront avoir un petit « sideline » pour se sortir de la misère.

Quelle grande générosité de la part de la Banque mondiale, un PRÊT de 118 millions! À quel taux d'intérêt?

23 avr. 2009

Fondation (1)

Q. (avec amphase) - Vous rendez-vous compte, docteur Seldon, que vous parlez d'un Empire qui existe depuis douze mille ans, qui a victorieusement subi le passage des générations et qui bénéficie de la confiance et du dévouement de milliards d'êtres humains?

R. - J'ai pleinement conscience du statut actuel de l'Empire ainsi que de son histoire passée. Sans vouloir blesser personne, je prétends connaître mieux la question que n'importe qui ici présent.

Q. - Et vous prédisez sa ruine?

R. - C'est une prédiction qui se fonde sur les mathématiques. Je ne porte aucun jugement moral. C'est une perspective que je trouve, pour ma part, fort regrettable. Quand bien même on admettait que l'Empire fût une mauvaise chose (ce dont je me garde bien), l'état d'anarchie qui suivrait sa chute serait pire encore. C'est cet état d'anarchie que mon projet se propose de combattre. Mais la chute d'un empire, messieurs, est un événement considérable, fort difficile à combattre. Elle est la conséquence inévitable du développement de la bureaucratie, de la disparition de l'esprit d'initiative, du durcissement du régime des castes, de la perte du sentiment de curiosité..., de mille autres causes possibles et imaginables. Ce phénomène est à l'oeuvre, comme je vous l'ai dit, depuis des centaines d'années et c'est un mouvement d'une ampleur trop considérable pour qu'on puisse songer à l'arrêter.

Q. - N'est-il pas évident aux yeux de tous que l'Empire n'a jamais été aussi fort?

R. - C'est bien là ce qui vous trompe : cette force n'est qu'apparence. On pourrait croire que l'Empire est éternel. Et pourtant, monsieur le procureur, jusqu'au jour où la tempête le fend en deux, un tronc d'arbre pourri de l'intérieur vous semblera plus solide que jamais. L'ouragan souffle déjà sur l'Empire. Prêtez-lui l'oreille d'un psychohistorien, monsieur le Procureur, et vous entendrez craquer les branches de l'arbre.

Extrait de : Fondation d'Isaac Asimov, pp. 48-49



Dans cet extrait du premier tome du cycle des fondations d'Asimov, on y retrouve un « psychohistorien » expliquant pourquoi la chute d'un empire vieille de douze mille ans est inévitable. Il est intéressant de comparer cet univers imaginaire créé par Asimov avec le monde réel dans lequel nous vivons. L'Empire peut alors être comparé à l'Occident, certains diront probablement « seulement les États-Unis », mais je crois que les signes démontrant la chute d'un empire sont présents partout en occident et pour cause, puisque les pays formant l'Occident ont beaucoup de points en communs. Les États-Unis en étant simplement le point névralgique et le symbole le plus puissant.

Les « psychohistoriens » imaginés par Asimov sont en quelque sorte des mathématiciens qui, à l'aide de formules mathématiques, sont capables de prédire l'avenir selon des taux de probabilité. Les mathématiques étant une science sure, Asimov a probablement voulu donner plus de crédibilité à son personnage grâce à la rigueur scientifique. Un scientifique doit prouver ses dires, et les « psychohistoriens » prouvent leurs prédictions grâce aux mathématiques. Asimov savait fort probablement qu'un historien par exemple, en se basant sur des faits du passé, peut facilement énoncer une hypothèse sur le futur d'un peuple, mais ceci reste hypothétique alors que le « psychohistorien » lui est totalement objectif et il n'a nullement besoin d'avoir recours à la morale puisque les chiffres n'en possèdent pas. C'est ce qui fait la force du personnage imaginé par Asimov. Or, dans la réalité, ce type profession n'existe pas, les intellectuels ne sont donc généralement pas pris au sérieux lorsqu'ils prédisent la fin d'un Empire, il est impossible pour eux de prouver hors de tout doute leur hypothèse. Il est également plus facile de les discréditer puisque leurs hypothèses sont souvent basées sur des jugements moraux.

Par contre, Asimov fait appel au jugement du lecteur lorsqu'il écrit ceci : « Elle est la conséquence inévitable du développement de la bureaucratie, de la disparition de l'esprit d'initiative, du durcissement du régime des castes, de la perte du sentiment de curiosité..., de mille autres causes possibles et imaginables. » Il n'y a pas de mathématiques dans cette phrase, c'est le jugement que fait Asimov d'une société sur le déclin. D'un point de vue logique personnel, je suis d'accord avec lui et il est très intéressant d'appliquer ces points sur notre société. Le mot « bureaucratie » est très souvent employé à tord, un bureaucrate étant « un employé imbu de son importance et abusant de son pouvoir sur le public », méfier vous de ceux qui utilisent ce mot pour désigner tous les employés de l'État. Asimov montre du doigt les individus qui abusent de leurs pouvoirs et ces bureaucrates sont un frein au développement d'une société saine, ce sont des êtres égoïstes et j'ai bien peur que notre gouvernement en soit rempli, notre premier ministre et nos députés en sont un bel exemple.

« La disparition de l'esprit d'initiative » et « la perte du sentiment de curiosité », ces deux points se rejoignent beaucoup, l'un pouvant être la conséquence de l'autre. Un être humain dénué de curiosité vient de diminuer considérablement ses chances d'avoir de l'initiative. Il est très facile d'observer la perte du sentiment de curiosité dans notre société, par exemple comparer les cotes d'écoute de la « Poules Aux Oeufs d'Or » à celle de l'émission « Découverte » ou les ventes d'un livre d'Hubert Reeves comparativement aux ventes des billets des Canadiens de Montréal ou encore le nombre de personnes visitant le site web du journal « Le Devoir » comparativement à ceux utilisant internet pour jouer à des jeux en ligne. Si ces exemples ne vous ont pas convaincue, je peux vous en sortir beaucoup d'autres.

Le point sur le « durcissement du régime des castes » quant à lui est un point un peu plus complexe, il faudrait écrire un texte là-dessus, mais je peux tenter de résumer le tout en quelques lignes. Notre société est séparée en plusieurs castes, les riches, les pauvres et la classe moyenne, cette dernière étant constitué du plus grand nombre d'individus. Pour qu'une société comme la nôtre puisse fonctionner, il faut que la classe moyenne vive dans des conditions acceptables afin qu'elle ne soit pas poussée à la révolte. Le durcissement du régime des castes se traduit pour nous par un plus grand écart entre les riches et les pauvres et il semble que la classe moyenne en Occident soit de plus en plus pauvre, ceci étant dû à l'inflation. De plus, les pauvres (les sans-emplois ou ceux ayant un très faible revenu) sont de plus en plus nombreux. Le sentiment de révolte augmentera au même rythme que l'écart entre les riches et les pauvres s'accroit.

Je continuerai mon analyse de l'oeuvre d'Asimov prochainement!

22 avr. 2009

L'Hiver De Force (2)

C'est notre dernière nuit ici : last time. On emportera rien. Le chat, si Nicole y tient à tout prix, mais moi ça ne me fait rien. Maintenant que notre coquille est détruite, qu'on est à un pas d'être partis des lieux et des objets où les jeux de l'habitude avaient tissé des toiles où faire courir des idées et des sentiments, maintenant qu'il ne reste plus rien de ça, on peut le dire sans se tromper : il n'y avait rien, IL N'Y A RIEN tout court. En vidant l'appartement, on s'est vidés. Et là on voit, on sait, avec force, comme tout nus dans la neige, que ce qu'on est vraiment c'est un vide (un vrai vide, un qui aspire, un vacuum), que ce vide garde tout le temps sa force de vide, sa faim douloureuse, que ça dévore tout à mesure, nous avec, que pour qu'il marche bien (et qu'on marche bien nous aussi) il ne faut pas qu'il soit obstrué... comme quand tu essaies de te cramponner à l'ouverture pour te garder (ta vertu, ta jeunesse, ton idéal, ta réputation, ta personnalité). On a trouvé qu'on est un vide qui se refait, que c'est ça notre sens, et on est contents.

Ce dernier paragraphe est très pédant et, qui pis est, n'a rien à voir ou presque avec ce qui a vraiment eu lieu. On était en train de déchirer nos fascicules d'Alpha, si tendrement acquis, lus, conservés, reliés. Nicole était au bord des larmes :
- La, ça y est, il nous reste plus rien...
J'ai répondu, à tout hasard, pour la rassurer :
- Voyons voyons, il nous reste... ce qu'on va faire.
- Qu'est-ce qui va rester après ce qu'on va faire... ?
- Si on le jette encore, si on s'accroche pas, si on s'en souvient même plus, il va encore rester rien. C'est-à-dire qu'il va rester encore toute la place, c'est-à-dire notre pleine liberté...

Extrait de : L'hiver De Force De Réjean Ducharme, pp. 176-177



Dans ce 2e extrait de L'Hiver de Force André et Nicole vident leur appartement, car ils n'ont plus d'argent pour payer le propriétaire. C'est en fait plus que leur appartement qu'ils vident, dans ce court moment de lucidité André prend conscience de l'insignifiance de son existence, insignifiant parce qu'il est vide. Il est plus que vide, il EST le vide et il EST l'insignifiance. Certains d'entre vous me répondront que la vie de chacun de nous est insignifiante et vous avez probablement raison, c'est une belle manière de mettre tout le monde au même niveau, tous égaux et unis dans la médiocrité. La croyance de croire en rien (belle contradiction), ou de croire que rien n'a de signification semble avoir la fâcheuse conséquence de transformer une personne en véritable loque humaine, allez donc savoir pourquoi! C'est une vie bien morne qu'une vie pleine de vide.

La réflexion d'André me fait beaucoup penser au nihilisme, ou à une démarche nihiliste. Le nihilisme selon Nietzsche, c'est-à-dire avoir le courage de détruire ce que l'on croit être vrai et indéniable, la destruction des idées dans lesquelles nous sommes confortables afin de pouvoir se questionner et se remettre en question. La vie, les choses et même les personnes qui nous entourent possèdent seulement la signification qu'on leur donne, André est dans cette étape où il remet les compteurs à zéro, il reste seulement à savoir si les compteurs resteront à zéro, donc s'il continuera à vivre sa vie dans le vide. Le vide a quelque chose de réconfortant, il nous permet d'être détaché de tout, y compris de notre propre vie, rien ne nous touche, rien ne peut avoir une emprise sur sois, mis à part cette obsession du RIEN ou, si vous préférez, du VIDE.