10 mai 2008

Les Colonisés







Ce court extrait d’un discours de Pierre Bourgault explique pourquoi beaucoup de Québécois affichent une attitude de colonisée. Pourquoi ils n’éprouvent aucune fierté à être se qu’ils sont et pourquoi ils tentent de frapper aux genoux ceux qui se lèvent debout.



Vous connaissez certainement une personne comme celle-ci. Une personne qui souhaite notre disparition par l’assimilation, elle ne le dira probablement pas clairement, mais ses dires et ses actes le démontrent tout de même. Ce type de personne n’a en général rien à faire des faits historiques se contentant de connaître seulement les grandes lignes. Lorsque nous transformons ces personnages, qui se sont tenus debouts et grâce à qui nous sommes encore ici aujourd’hui, en martyrs, nous en faisons des icônes auxquelles nous ne voulons pas nous associés, pourquoi voudrions nous nous identifier à ces perdants ? Ces grandes lignes de notre histoire dont fait allusion Mr. Bourgault dans cet extrait pourraient laisser croire que nous sommes un peuple vaincu, mais ce n’est pas le cas, malheur aux fédéralistes. Car en réalité ces personnages historiques ne sont pas des martyrs, mais bien des héros, héros par leur courage et la noblesse de leurs actes, non ce ne sont pas des perdants, parce que nous sommes toujours ici parlant leur langue en terre du Québec. Nous serons vaincues seulement lorsque nous cesserons de combattre, c’est pourquoi ceux qui osent combattre attirent la foudre de ceux qui sont à genoux, car ils reflètent leur état d’assimilé, de vaincu sans fierté. Bien sur ils ne l’avoueront jamais, prétextant qu’ils n’en ont rien à faire, même si leur attitude prouve le contraire puisqu'ils se donnent la peine de débattre avec vous. Ils vous traiteront probablement alors de fou ou de paranoïaque ou tenteront de vous ridiculiser.



Il y a aussi ces gens qui sont complètement désintéressés. Ces gens qui ne veulent pas être dérangés et qui ne veulent pas lutter activement. Ils écoutent « Tout Le Monde En Parle » et se disent conscientiser par ces discours politiquement corrects qui n’affichent aucune opinion claire, fuyant les conflits, même les conflits d’opinions! Bref la conscientisation n’est pour eux qu’un moyen de se donner bonne conscience, passer à l’action ne les intéressent aucunement, leur routine étant individuellement trop confortable pour être bouleversée par une futilité telle que la survivance d’un peuple en lutte. Mais il est encore possible pour ces personnes de changer et c’est pourquoi la S.N.Q. fait la promotion du nihilisme. Le nihilisme permet à un individu de détruire ses valeurs de défaitisme et de fatalisme qui cause la passivité et la fuite des conflits qui ont pour conséquences notre « assimilation tranquille », pour les remplacer par un système de valeurs permettant de mieux faire face à la réalité. La réalité du Québec étant la destruction de notre culture par la globalisation entrainant notre assimilation et peut-être un jour notre disparition, nous nous devons de faire la promotion du nationalisme afin de faire renaître notre fierté et ainsi redevenir le peuple fort que nous étions jadis.

3 mai 2008

La Récup

Michel Rioux




Tout le monde sait qu’un des piliers de la lutte à la pollution et de l’utilisation rationnelle des ressources, c’est la récupération. Communément appelée « récup » en vernaculaire militant…



Il s’en est fait pas mal, de la récup, lors du passage de Al Gore à Montréal où, à l’invitation de La Presse et sous les auspices de Power Corporation, une grosse soirée mondaine en queues de pie et robes à traîne a marqué l’événement à lui consacré à la Place des Arts.



Ce qui a donné, dans le quotidien des Desmarais père et fils et belles-filles, plusieurs pages d’articles et de photos où les grandes et les grands de ce monde rivalisaient d’aménités et de sourires satisfaits à l’endroit de celui à qui le frère de l’autre, Jeb Bush, a volé son élection à la présidence des États-Unis, en 2000, grâce aux trois voix du collège électoral de Floride livrées par fraude à W. On sait dans quelle catastrophe planétaire cette fraude électorale a plongé non seulement les USA, mais l’univers tout entier.



Cependant, force est d’admettre que le monsieur, même s’il a été oscarisé et nobellisé, n’est pas nécessairement touché par la science infuse. Quand il s’est fendu de fleurs plus odorantes les unes que les autres à l’endroit des politiques environnementales de Jean Charest et de son gouvernement, j’ai ressenti comme une petite gêne.



Je me suis rappelé la visite du révérend Jesse Jackson lors de la crise d’Oka et de la conférence de presse qu’il avait faite sur place. Il y dénonçait avec tout le pathos qu’on lui connaît la mord d’un Mohawk aux mains de la Sûreté du Québec. La tête qu’il avait quand un journaliste lui avait glissé à l’oreille que c’était plutôt un policier qui avait été descendu par une balle amérindienne…Visiblement, il avait été fort mal informé.



Même chose pour Gore. Se peut-il que personne ne lui ait glissé un mot sur les hauts faits libéraux en matière de protection de l’environnement ? Que personne ne lui ait parlé de Rabaska, ce port méthanier qu’on veut installer en face de l’Île d’Orléans parce qu’aux États-Unis, personne n’en veut sur la côte Est ? Que personne n’ait fait allusion au scandale du mont Orford ? Que personne n’ait rappelé le projet du Suroît, de triste mémoire ? Que personne n’ait attiré son attention sur ce pont qu’on s’empresse de construire à Montréal sur l’autoroute 25 sans attendre que toutes les étapes visant à juger des dangers sur l’environnement ne soient franchies ?



Fallait pas compter sur Junior Desmarais pour faire la job. Gaz de France, privatisé par les bons soins de Nicolas Sarkozy au bénéfice de Suez, dont les principaux actionnaires sont Paul Desmarais et son copain de toujours Albert Frère, est l’une des entreprises engagées dans le projet Rabaska. Il y a tellement de retours d’ascenseur dans ces opérations qu’on en attrape le tournis.



Et les sables bitumineux en Alberta ? Un organisme réputé dans la défense de l’environnement a déjà déclaré qu’il s’agit là du projet le plus dommageable et le plus toxique dans le monde actuellement. Quand même curieux que M. Gore n’ait pas une petite idée là-dessus.



C’est vrai qu’en présence de Junior Desmarais, c’était un peu embêtant de donner son opinion. Pourquoi ? Total, autre entreprise française dans laquelle les Desmarais ont des intérêts, est engagée jusqu’aux oreilles dans les sables bitumineux. Le fils Desmarais en disait d’ailleurs ceci : « Nous sommes très heureux de notre investissement dans Total, il n’y a rien d’autre à dire. »



Le grand environnementaliste canadien David Suzuki, qui a déjà soutenu qu’un politicien qui ne s’engage pas à lutter contre le réchauffement climatique devrait être mis en prison, souriait béatement au bras de Gore et d’André Desmarais.



C’est ce même Suzuki qui avait déclaré il y a quelques années que Lucien Bouchard avait fait « a crazy thing » en militant pour la souveraineté du Québec plutôt que pour l’environnement … Comme si les deux étaient incompatibles. De ce côté-ci de la rivière Outaouais, on prétend pouvoir marcher et mâcher en même temps !



Gore, Suzuki, Desmarais, Lemire, Guilbault, Charest et autres m’as-tu vu présents ce soir-là à la Place des Arts ont tous, à leur manière, donné raison à La Rochefoucauld, qui a écrit, il y a trois siècles : « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer… » Une autre face de la récupération, en somme.



Lien



Qu'il est beau de voir ces «bigs boss» et chefs d'états se féliciter mutuellement de leur bonté et leurs bonnes actions, qui ont en fait aucune conséquence réelle, pendant qu'en arrière plan la corruption reigne et nous simples citoyens on regarde passer la parade les bras croisés plongé dans notre passivité, notre défaitisme et notre sentiment d'impuissance, trop contents de nous bercer dans notre complaisance. Les choses n'ont pas bougées depuis «Le Temps des Boufons» de Falardeau, toujours les mêmes capitalistes verreux qui nous méprisent, «crosseurs, menteurs, voleurs et ça se reproduits de père en fils!» Il est temps que les choses changent.






Le Temps Des Bouffons 1/2














Le Temps Des Bouffons 2/2