27 avr. 2009

Alerte mondiale à la grippe porcine

La grippe porcine, qui aurait fait jusqu'à 103 morts au Mexique, s'étend à d'autres pays, faisant craindre aux autorités sanitaires mondiales une pandémie humaine. Épargnés jusqu'ici, les États-Unis et le Canada comptent leurs premiers cas de personnes atteintes par le virus H1N1.

Au Mexique, foyer de l'épidémie, le virus a causé 20 décès avérés sur un total de 103 «probables». Plus de 1600 malades ont été mis sous surveillance médicale. Le maire de Mexico, Marcelo Ebrard, a annoncé hier cinq nouveaux décès, sans préciser s'ils avaient déjà été comptés dans les «probables».

Mexico et ses 20 millions d'habitants ont suspendu toutes les activités prévues hier pour tenter de stopper la contagion. Marcelo Ebrard a souligné que la capitale était maintenue en «alerte maximale». «Les jours qui viennent vont déterminer s'il est possible de contenir la progression de l'épidémie», a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Des millions de Mexicains restent donc cloîtrés chez eux pour échapper au virus. Les autorités ont appelé à éviter les réunions publiques. Après avoir annoncé la fermeture des écoles, lycées, universités, théâtres et musées, M. Ebrard a déclaré celle des deux grands zoos municipaux. La municipalité va aussi s'assurer de la fermeture des bars et des discothèques, et les tribunaux de Mexico ne siégeront pas la semaine prochaine, a-t-il ajouté. L'Église catholique a annulé les messes du dimanche dans la capitale. Le cardinal de Mexico a célébré une messe à huis clos dans la cathédrale, retransmise à la télévision.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, et le ministre mexicain des Finances, Agustin Carstens, ont annoncé hier que l'institution prêtait 25 millions de dollars au Mexique pour lutter contre l'épidémie de grippe porcine. «La Banque mondiale va nous prêter assistance. Nous obtenons un prêt immédiat de 25 millions de dollars pour l'acquisition de médicaments, d'équipement médical», a déclaré M. Carstens lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Comité de développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce prêt vise «à s'occuper des besoins les plus immédiats du pays», notamment pour améliorer le diagnostic, selon Agustin Carstens. La Banque mondiale va par ailleurs prêter, à plus long terme, 118 millions de dollars au Mexique pour améliorer ses infrastructures de santé.

Source



20 décès sur une population de 20 millions, ce qui fait 0,00001% de la population décédée de la grippe porcine. C'est une situation vraiment inquiétante en effet! La grippe tue des personnes âgées ou des personnes ayant un système immunitaire affaibli par une autre maladie tous les jours, ce n'est pas un phénomène nouveau. La grippe aviaire, le virus du Nil, la maladie de la vache folle et maintenant la grippe porcine, comment pourrons-nous lutter contre toutes ces menaces? En fait, les pandémies sont causées par le manque d'hygiène des animaux, nous devrions tous les aseptiser! On ne les bourre pas encore assez de vaccins et d'antibiotiques ces pauvres cochons, augmentons la dose! En plus, ça permettra de faire rouler l'économie et les compagnies pharmaceutiques, qui en arrachent à cause de la crise économique, pourront avoir un petit « sideline » pour se sortir de la misère.

Quelle grande générosité de la part de la Banque mondiale, un PRÊT de 118 millions! À quel taux d'intérêt?

23 avr. 2009

Fondation (1)

Q. (avec amphase) - Vous rendez-vous compte, docteur Seldon, que vous parlez d'un Empire qui existe depuis douze mille ans, qui a victorieusement subi le passage des générations et qui bénéficie de la confiance et du dévouement de milliards d'êtres humains?

R. - J'ai pleinement conscience du statut actuel de l'Empire ainsi que de son histoire passée. Sans vouloir blesser personne, je prétends connaître mieux la question que n'importe qui ici présent.

Q. - Et vous prédisez sa ruine?

R. - C'est une prédiction qui se fonde sur les mathématiques. Je ne porte aucun jugement moral. C'est une perspective que je trouve, pour ma part, fort regrettable. Quand bien même on admettait que l'Empire fût une mauvaise chose (ce dont je me garde bien), l'état d'anarchie qui suivrait sa chute serait pire encore. C'est cet état d'anarchie que mon projet se propose de combattre. Mais la chute d'un empire, messieurs, est un événement considérable, fort difficile à combattre. Elle est la conséquence inévitable du développement de la bureaucratie, de la disparition de l'esprit d'initiative, du durcissement du régime des castes, de la perte du sentiment de curiosité..., de mille autres causes possibles et imaginables. Ce phénomène est à l'oeuvre, comme je vous l'ai dit, depuis des centaines d'années et c'est un mouvement d'une ampleur trop considérable pour qu'on puisse songer à l'arrêter.

Q. - N'est-il pas évident aux yeux de tous que l'Empire n'a jamais été aussi fort?

R. - C'est bien là ce qui vous trompe : cette force n'est qu'apparence. On pourrait croire que l'Empire est éternel. Et pourtant, monsieur le procureur, jusqu'au jour où la tempête le fend en deux, un tronc d'arbre pourri de l'intérieur vous semblera plus solide que jamais. L'ouragan souffle déjà sur l'Empire. Prêtez-lui l'oreille d'un psychohistorien, monsieur le Procureur, et vous entendrez craquer les branches de l'arbre.

Extrait de : Fondation d'Isaac Asimov, pp. 48-49



Dans cet extrait du premier tome du cycle des fondations d'Asimov, on y retrouve un « psychohistorien » expliquant pourquoi la chute d'un empire vieille de douze mille ans est inévitable. Il est intéressant de comparer cet univers imaginaire créé par Asimov avec le monde réel dans lequel nous vivons. L'Empire peut alors être comparé à l'Occident, certains diront probablement « seulement les États-Unis », mais je crois que les signes démontrant la chute d'un empire sont présents partout en occident et pour cause, puisque les pays formant l'Occident ont beaucoup de points en communs. Les États-Unis en étant simplement le point névralgique et le symbole le plus puissant.

Les « psychohistoriens » imaginés par Asimov sont en quelque sorte des mathématiciens qui, à l'aide de formules mathématiques, sont capables de prédire l'avenir selon des taux de probabilité. Les mathématiques étant une science sure, Asimov a probablement voulu donner plus de crédibilité à son personnage grâce à la rigueur scientifique. Un scientifique doit prouver ses dires, et les « psychohistoriens » prouvent leurs prédictions grâce aux mathématiques. Asimov savait fort probablement qu'un historien par exemple, en se basant sur des faits du passé, peut facilement énoncer une hypothèse sur le futur d'un peuple, mais ceci reste hypothétique alors que le « psychohistorien » lui est totalement objectif et il n'a nullement besoin d'avoir recours à la morale puisque les chiffres n'en possèdent pas. C'est ce qui fait la force du personnage imaginé par Asimov. Or, dans la réalité, ce type profession n'existe pas, les intellectuels ne sont donc généralement pas pris au sérieux lorsqu'ils prédisent la fin d'un Empire, il est impossible pour eux de prouver hors de tout doute leur hypothèse. Il est également plus facile de les discréditer puisque leurs hypothèses sont souvent basées sur des jugements moraux.

Par contre, Asimov fait appel au jugement du lecteur lorsqu'il écrit ceci : « Elle est la conséquence inévitable du développement de la bureaucratie, de la disparition de l'esprit d'initiative, du durcissement du régime des castes, de la perte du sentiment de curiosité..., de mille autres causes possibles et imaginables. » Il n'y a pas de mathématiques dans cette phrase, c'est le jugement que fait Asimov d'une société sur le déclin. D'un point de vue logique personnel, je suis d'accord avec lui et il est très intéressant d'appliquer ces points sur notre société. Le mot « bureaucratie » est très souvent employé à tord, un bureaucrate étant « un employé imbu de son importance et abusant de son pouvoir sur le public », méfier vous de ceux qui utilisent ce mot pour désigner tous les employés de l'État. Asimov montre du doigt les individus qui abusent de leurs pouvoirs et ces bureaucrates sont un frein au développement d'une société saine, ce sont des êtres égoïstes et j'ai bien peur que notre gouvernement en soit rempli, notre premier ministre et nos députés en sont un bel exemple.

« La disparition de l'esprit d'initiative » et « la perte du sentiment de curiosité », ces deux points se rejoignent beaucoup, l'un pouvant être la conséquence de l'autre. Un être humain dénué de curiosité vient de diminuer considérablement ses chances d'avoir de l'initiative. Il est très facile d'observer la perte du sentiment de curiosité dans notre société, par exemple comparer les cotes d'écoute de la « Poules Aux Oeufs d'Or » à celle de l'émission « Découverte » ou les ventes d'un livre d'Hubert Reeves comparativement aux ventes des billets des Canadiens de Montréal ou encore le nombre de personnes visitant le site web du journal « Le Devoir » comparativement à ceux utilisant internet pour jouer à des jeux en ligne. Si ces exemples ne vous ont pas convaincue, je peux vous en sortir beaucoup d'autres.

Le point sur le « durcissement du régime des castes » quant à lui est un point un peu plus complexe, il faudrait écrire un texte là-dessus, mais je peux tenter de résumer le tout en quelques lignes. Notre société est séparée en plusieurs castes, les riches, les pauvres et la classe moyenne, cette dernière étant constitué du plus grand nombre d'individus. Pour qu'une société comme la nôtre puisse fonctionner, il faut que la classe moyenne vive dans des conditions acceptables afin qu'elle ne soit pas poussée à la révolte. Le durcissement du régime des castes se traduit pour nous par un plus grand écart entre les riches et les pauvres et il semble que la classe moyenne en Occident soit de plus en plus pauvre, ceci étant dû à l'inflation. De plus, les pauvres (les sans-emplois ou ceux ayant un très faible revenu) sont de plus en plus nombreux. Le sentiment de révolte augmentera au même rythme que l'écart entre les riches et les pauvres s'accroit.

Je continuerai mon analyse de l'oeuvre d'Asimov prochainement!

22 avr. 2009

L'Hiver De Force (2)

C'est notre dernière nuit ici : last time. On emportera rien. Le chat, si Nicole y tient à tout prix, mais moi ça ne me fait rien. Maintenant que notre coquille est détruite, qu'on est à un pas d'être partis des lieux et des objets où les jeux de l'habitude avaient tissé des toiles où faire courir des idées et des sentiments, maintenant qu'il ne reste plus rien de ça, on peut le dire sans se tromper : il n'y avait rien, IL N'Y A RIEN tout court. En vidant l'appartement, on s'est vidés. Et là on voit, on sait, avec force, comme tout nus dans la neige, que ce qu'on est vraiment c'est un vide (un vrai vide, un qui aspire, un vacuum), que ce vide garde tout le temps sa force de vide, sa faim douloureuse, que ça dévore tout à mesure, nous avec, que pour qu'il marche bien (et qu'on marche bien nous aussi) il ne faut pas qu'il soit obstrué... comme quand tu essaies de te cramponner à l'ouverture pour te garder (ta vertu, ta jeunesse, ton idéal, ta réputation, ta personnalité). On a trouvé qu'on est un vide qui se refait, que c'est ça notre sens, et on est contents.

Ce dernier paragraphe est très pédant et, qui pis est, n'a rien à voir ou presque avec ce qui a vraiment eu lieu. On était en train de déchirer nos fascicules d'Alpha, si tendrement acquis, lus, conservés, reliés. Nicole était au bord des larmes :
- La, ça y est, il nous reste plus rien...
J'ai répondu, à tout hasard, pour la rassurer :
- Voyons voyons, il nous reste... ce qu'on va faire.
- Qu'est-ce qui va rester après ce qu'on va faire... ?
- Si on le jette encore, si on s'accroche pas, si on s'en souvient même plus, il va encore rester rien. C'est-à-dire qu'il va rester encore toute la place, c'est-à-dire notre pleine liberté...

Extrait de : L'hiver De Force De Réjean Ducharme, pp. 176-177



Dans ce 2e extrait de L'Hiver de Force André et Nicole vident leur appartement, car ils n'ont plus d'argent pour payer le propriétaire. C'est en fait plus que leur appartement qu'ils vident, dans ce court moment de lucidité André prend conscience de l'insignifiance de son existence, insignifiant parce qu'il est vide. Il est plus que vide, il EST le vide et il EST l'insignifiance. Certains d'entre vous me répondront que la vie de chacun de nous est insignifiante et vous avez probablement raison, c'est une belle manière de mettre tout le monde au même niveau, tous égaux et unis dans la médiocrité. La croyance de croire en rien (belle contradiction), ou de croire que rien n'a de signification semble avoir la fâcheuse conséquence de transformer une personne en véritable loque humaine, allez donc savoir pourquoi! C'est une vie bien morne qu'une vie pleine de vide.

La réflexion d'André me fait beaucoup penser au nihilisme, ou à une démarche nihiliste. Le nihilisme selon Nietzsche, c'est-à-dire avoir le courage de détruire ce que l'on croit être vrai et indéniable, la destruction des idées dans lesquelles nous sommes confortables afin de pouvoir se questionner et se remettre en question. La vie, les choses et même les personnes qui nous entourent possèdent seulement la signification qu'on leur donne, André est dans cette étape où il remet les compteurs à zéro, il reste seulement à savoir si les compteurs resteront à zéro, donc s'il continuera à vivre sa vie dans le vide. Le vide a quelque chose de réconfortant, il nous permet d'être détaché de tout, y compris de notre propre vie, rien ne nous touche, rien ne peut avoir une emprise sur sois, mis à part cette obsession du RIEN ou, si vous préférez, du VIDE.

8 avr. 2009

Nos Amis Les Politiciens



Un récent sondage paru dans le Journal de Québec révélait que 6% des sondés ont confiance aux politiciens. 6%!! Le résultat peut sembler surprenant à priori, mais après réflexion il ne l'est pas du tout, c'est simplement le résultat que mérite nos chers élus. C'est à se demander comment ils ont fait pour se faire élire, beaucoup de personnes ont dû voter pour des députés en qui ils ne font pas confiance! Ceci s'explique peut-être par cette mentalité : « Je ne fais pas confiance en Charest, mais j'ai confiance en mon député. » Si ce député est libéral, ce raisonnement ne tien pas la route, un vote pour un député libéral équivaut à un vote pour Charest, il est le chef de ce parti et les députés doivent lui obéir! De plus, ce député libéral fait partie de la même clique, il doit donc obéir à une ligne de conduite et il serait naïf de croire qu'il ne pratique pas le même type de politique.

Lorsque j'en faisais part à mes collègues de travail il me répondait généralement quelque chose comme : « Normal s'toute une gang de bandits ». Je suis bien d'accord avec eux, les politiciens d'aujourd'hui n'inspirent aucune confiance aux citoyens, au contraire ils inspirent la méfiance. Par exemple, lorsqu'on écoute un politicien en entrevue notre premier réflexe est-il de faire tout notre possible pour ne pas se laisser berner ou est-il de se dire que cet homme est un grand orateur avec de grandes idées? Il y a par contre un effet pervers à tout ceci, qu'arrivera-t-il le jour où un politicien compétent tentera de venir percer cette carapace que nous nous sommes faite, la population est tellement désillusionnée qu'elle ne prend même plus le temps de les écouter, les mettant tous dans le même panier. Pire, le cynisme a atteint un tel niveau qu'une grande majorité ne s'intéresse plus du tout à la politique, même si elle joue un grand rôle dans nos vies. Que nous le voulions ou non, les décisions que prennent nos élues ont une influence sur tout ce qui touche notre quotidien et les politiciens corrompus se nourrissent du cynisme et de l'ignorance d'une population complaisante ou fataliste. Elle devient complice par son inaction et son mutisme.


3 avr. 2009

Le G20 s'achève sur un accord salué comme un "tournant" historique

Ils ont en particulier décidé de tripler les ressources du Fonds monétaire international (FMI) à 750 milliards de dollars, d'autoriser le FMI a émettre des Droits de Tirages spéciaux (DTS) pour 250 milliards de dollars et à vendre de l'or, parmi des mesures représentant un total de 1.100 milliards de dollars.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a considéré que ce sommet marquait la naissance d'un "nouvel ordre mondial", et "le jour où le monde s'est mis ensemble pour combattre la récession".

"Nous partons du principe que la prospérité est indivisible que la croissance pour être durable doit être partagée (...). Nous pensons que la seule fondation sûre d'une mondialisation soutenable et l'augmentation de la prospérité pour tous est une économie ouverte fondée sur le principe de marché, une régulation efficace et des institutions mondiales solides", affirme le communiqué.

Le président américain Barack Obama, qui effectuait ses premiers pas officiels en Europe et qui a été la star de cette réunion, a considéré que le sommet avait été "très productif", et constituait un "tournant dans notre recherche de la reprise économique".

Tous deux ont obtenu la publication par l'OCDE d'une liste des pays considérés comme paradis fiscaux qu'ils réclamaient. Selon M. Sarkozy, cette liste devait être rendue publique dans la soirée de jeudi.



« Un nouvel ordre mondial », « un tournant historique », nos dirigeants ont vraiment des idées géniales, dans cinquante ans les livres d'histoires de nos petits enfants possèderont une section qui aura pour titre : « Le tournant historique le plus insignifiant de l'humanité : Un nouvel ordre mondial se distribue les ressources de la planète ». Nous allons injecter plus de milliards afin de nourrir ce système monétaire dysfonctionnel jusqu'à ce que le monstre que nous avons créé explose. Nous allons retrouver des morceaux dégoulinant de sang jusqu'en Russie orientale, les enfants pauvres de l'Afrique pourront s'en nourrir et ainsi vivre sans souci durant une bonne année, le temps de se refaire une santé.

Que dire de la liste des paradis fiscaux! L'idée est révolutionnaire! En effet, les riches épargnants totalement ignorants de la réalité économique mondiale et ne possédant donc pas les connaissances nécessaires pour découvrir ces paradis fiscaux ultras bien cachés pourront maintenant en profiter! Merci à Sarkozy d'avoir fait révélé ce secret de polichinelle! Un grand homme!