«J’ai vu des familles pauvres à l’extrême. Des enfants et des bébés marcher pas de souliers dans la boue gelée. On se demande alors ce qu’on fait là, si le résultat n’y est plus. Je continue à parler avec des Afghans avides d’argent, car ils sont si pauvres (...). Je suis en crisse. On veut les aider alors qu’eux ne font pas les efforts. Le Canada a offert de l’aide technique au gouverneur pour éduquer et coacher ses fonctionnaires (qui sont illettrés), mais il a refusé. Donc, on dépense des millions qui ne vont nulle part parce qu’il n’y a pas de plan. Il y a trop de gens haut placés dans le pays qui profitent de la guerre. Ceux au pouvoir se crissent ben des gens qui sont pauvres dans les villages. Et ces pauvres-là se crissent ben d’essayer de profiter de nous puisque personne d’autre ne les aide. Ça me dégoûte. Je ne vais pas faire une crise d’anxiété pour un peuple qui est maintenant dans une culture de dépendance.»
(Extrait d'une lettre d'un soldat québécois en Afghanistan)
Que peut-on conclure de cette lettre dure, mais franche, d’un soldat québécois en Afghanistan ? On peut y décerner beaucoup de frustration devant un peuple qui ne fait rien pour se sortir de la misère. Le peuple Afghan, comme tout autre peuple, espère un changement facile sans effort et sans sacrifice, pire, il souhaite que ce changement vienne d’ailleurs, que les sacrifices soient faits par quelqu’un d’autre. Beaucoup de frustration aussi face à un gouvernement corrompu. Corrompu par le marché de l’opium ? (l’Afghanistan est le plus grand producteur mondial d’opium) Fort probable, mais peu importe.
La culture du pavot n’est pas le problème, mais plutôt un symptôme. Le peuple Afghan possède une culture et une histoire, beaucoup plus ancienne que la nôtre, qui lui est propre, se sont ces deux éléments qui font en sorte que l’Afghanistan est ce qu’elle est aujourd’hui. La reconstruction de l’Afghanistan et l’aide du peuple n’est pas de notre essor, ce peuple doit changer par lui-même, on ne peut forcer ce changement et par-dessus tout, on ne peut faire ces changements à leur place, car dès notre départ les anciennes habitudes reviendront. Tout d’abord, qui somme nous pour juger leur mode de vie, leur éthique, leur moral et leur croyance. Nous ne possédons pas la vérité absolue et nous ne sommes certainement pas sans reproche.
Comme le soldat le dicte dans sa lettre, l’Afghanistan est maintenant piégé dans une culture de dépendance, c'est-à-dire que le soldat anonyme croit que l’Afghanistan dépend de l’aide des peuples occidentaux. Les conséquences de cette dépendance font en sorte que la force du peuple s’affaiblit de plus en plus, préférant profiter de notre aide plutôt que de s’aider soi-même. Si le destin de ce peuple est d’être dirigé par des fanatiques religieux qu’il en soit ainsi. Est-ce vraiment des fanatiques religieux, ou plutôt une propagande anti-Talibans menée par une puissance qui tire profit du commerce du pavot? Est-ce que les Talibans ne sont pas simplement un groupe nationaliste ? Encore des questions dont les réponses nous importent peu nous Québécois, car cette histoire ne nous concerne pas, seul le peuple Afghan doit puiser la force nécessaire pour trouver réponse à ces questions et éliminer la menace, car présentement nous sommes leur plus grande menace, le bienfaiteur qui les entretient dans cette dépendance.
Finalement, pour vraiment venir en aide au peuple Afghan les soldats québécois devraient non seulement quitter le pays, mais toutes relations des pays occidentaux avec la culture du pavot devraient cesser.
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