23 févr. 2008

La LNH et le Canadiens de Montréal


Mettons les choses au clair, le hockey est un simple divertissement. Pratiqué entre amis, il devient un sport servant à maintenir en forme, mais assis sur votre sofa, devant la télévision en regardant une partie, il devient divertissement. Un simple téléroman savon où les acteurs marquent des buts et récoltent des points, connaissent des hauts et des bas, gagnent ou perdent, se font échanger ou se blessent. Rien qui est une quelconque influence sur la vie de l’auditeur. Pourquoi alors s’identifier à cette équipe et prendre autant à cœur ses exploits? Pourquoi se frustrer lorsque son équipe favorite perd ? Sauter de joie lorsqu’elle gagne ?



Parce qu’il est facile de s’identifier à des choses irréelles. Parce que quoi qu’il arrive, les exploits ou les défaites n’ont aucune influence réelle sur notre vie, comme il est facile de s’identifier à quelque chose d’irréel qui ne viendra jamais bouleverser notre vie routinière et stagnante. C’est sécurisant. Pourquoi s’identifier à quelque chose de réel où les défaites seraient beaucoup plus dures à encaisser lorsqu’il est si facile de s’abandonner dans l’irréel et de laisser court à nos frustrations et impuissances ? Car le monde irréel est peut-être sécurisant ou réconfortant, mais il est aussi frustrant. Frustrant dans la défaite car nous y avons aucun contrôle et procure un faux sentiment de joie lors de la victoire, car en fait, la victoire n’a aucune influence sur notre vie, elle ne l’améliore d’aucune façon. On peut même se servir de se monde irréel comme canalisateur de notre impuissance produite par le monde réel, nous servant de la défaite pour laisser se déchaîner toute notre frustration et même notre désespoir causé par des choses qui nous touchent réellement. Comme par exemple, un mauvais gouvernement sur lequel nous ne possédons aucune influence ou un emploi merdique. Il est aussi le canalisateur de faux sentiments de bien-être, d’épanouissement ou de joie puisque l’on tente de s’en servir pour combler le vide laissé par une société stérile et sans ambition, mais en bout de ligne, on se rend bien compte que ces faux sentiments ne nous apportent rien de tangible, ce qui n’aide en rien nos frustrations.




Vous me direz alors que le Canadien de Montréal fait partie de notre histoire. Mais qu’a fait le Canadien de Montréal pour le peuple québécois ? Le hockey en tant que sport fait en quelque sorte partie de notre culture, mais le Canadien ? Il nous a apporté une fausse identité, une gloire qui n’en est pas une. Vous ne gagnez rien lorsque votre équipe de hockey préférée gagne quelque chose puisque personnellement vous n’avez rien accompli, ce sentiment de bien-être lors d’une tâche accomplie n’est pas le vôtre. Elle est celle d’un groupe de millionnaires qui se passent la rondelle sur une patinoire, et même pour ce groupe de millionnaires, qu’est-ce que cette victoire représente au juste ? Un simple accomplissement personnel et égoïste. Si au moins ils avaient quelque chose d’intéressant à dire! Rien à voir avec ces vrais glorieux qui ont su marquer notre histoire en faisant du Québec une meilleure nation, c’est eux qu’il faut applaudir, mais il est plus facile de les oublier comme des lâches, car il est trop douloureux de nous comparer à eux et il est surtout trop difficile de les prendre en exemple.



Notre identité réside en ce qui nous touche tous en tant que Québécois. Notre langue, notre histoire et plus particulièrement notre futur et notre nation. Notre langue, notre futur et notre nation représentent ce sur quoi nous pouvons agir. C’est en agissant dans le présent que nous pourrons améliorer notre futur et offrir à notre descendance une nation prospère où le peuple place son espoir et son énergie dans un monde réel qui a des conséquences sur notre vie ici sur terre, au lieu de voir notre jeunesse se perdre dans de faux idéaux. Il n’est pas étonnant de voir beaucoup d’entres eux déprimés par ce que leur réserve leur avenir. À nous de leur apprendre le courage.

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