19 janv. 2009

Le Canada ne répond pas aux critères de l'UNICEF sur le soutien à l'éducation

TORONTO - Le Canada traîne sérieusement de la patte dans un rapport de l'UNICEF sur l'enseignement à la petite enfance. Il ne satisfait qu'à une seule des dix normes suggérées visant à assurer que les enfants prennent le meilleur départ possible dans la vie, grâce à des programmes d'éducation et de soutien. Sur l'échelle des pays les plus riches, il se classe au dernier échelon, ex-aequo avec l'Irlande, conclut une analyse rendue publique mercredi par l'UNICEF. Nous investissons excessivement dans les mesures correctrices plus tard, quand les enfants atteignent l'adolescence, mais nous n'investissons pas assez dans les années de la petite enfance, quand il est alors réellement possible d'influencer leur comportement, leur apprentissage, pour le reste de leur vie, soutient Nigel Fisher, président et chef de la direction d'UNICEF Canada. Ces standards, que l'UNICEF qualifie de pratiques et réalistes, comprennent notamment la mise en place d'un congé parental d'un an assorti de prestations équivalant à au moins 50 pour cent du salaire, et l'utilisation d'un pour cent du produit intérieur brut national pour le financement des services à l'enfance.

Le plus beau pays du monde semble avoir des croutes à manger avant de pouvoir mériter ce titre! L'éducation d'un enfant doit commencer aussi tôt que celui-ci est en mesure de communiquer avec ses parents et, pour ce faire, ils se doivent d'être disponibles. Pour cette raison les congés parentaux sont d'une nécessité absolue. Le problème majeur ici c'est qu'un congé d'un an n'est malheureusement pas suffisant, puisque l'enfant continue son apprentissage bien au-delà de cette âge. La solution idéale serait qu'un des parents soit disponible pour l'éducation de l'enfant jusqu'à l'âge de 5 ans, mais dans notre société qui se le permet? On envoie donc l'enfant chez la gardienne, qui est souvent une inconnue, à 8h le matin pour les reprendrent le soir vers 5h, souper, lavage, devoirs, dodo. Alors? Avez vous passez du temps de qualité avec vos enfants aujourd'hui?

Des 24 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Suède est le seul pays à satisfaire aux 10 mesures standards suggérées, et l'Islande en respecte neuf. La Slovénie, qui a obtenu une note de six sur dix, était le seul pays non membre de l'OCDE à être évalué. Au bas de l'échelle, le Canada et l'Irlande ne remplissent tous deux qu'un critère: la moitié du personnel des services éducatifs à la petite enfance doit avoir un diplôme d'études supérieures adéquat. Les Etats-Unis satisfont à trois des critères de l'UNICEF. Pour Martha Friendly, qui dirige le Childcare Resource and Research Unit, la piètre performance canadienne n'a rien de surprenant. Au Canada, plus qu'ailleurs, on laisse la responsabilité des soins à la première enfance aux familles, tant au niveau national que dans plusieurs provinces. Selon Mme Friendly, le gouvernement fédéral doit montrer clairement qu'il considère cet enjeu important en l'incluant dans son budget, le mois prochain.

« On laisse la responsabilité des soins à la première enfance aux familles. » Ces mêmes familles qui peinent à trouver du temps pour leurs enfants. Si l'État et les parents ne peuvent s'occuper de l'éducation d'un enfant, qui aura le temps de le faire? La gardienne qui a à sa charge une dizaine d'enfants? La télévision et les jeux vidéos pourront peut-être s'en charger et vous aurez alors une jeunesse complètement déconnectée de la réalité. Il est toute fois hors de question que ce soit l'État qui prenne en charge l'éducation des enfants. Tout simplement parce que c'est une tâche impossible à accomplir sans en arrivé à des conséquences néfastes, dont en arrivé à des enfants éduqués suivant un «moule» bien établi.

Le rapport de l'UNICEF fait valoir que plusieurs pays de l'OCDE devraient augmenter de près du double leur niveau actuel de dépenses pour les services de soutien à la petite enfance pour pouvoir se conformer aux normes minimales acceptables. Le Canada, par exemple, consacre à peu près 0,2 pour cent de son PIB au soutien à l'enfance, selon M. Fisher. Le rapport note que la plupart des enfants des pays développés passent leurs toutes premières années dans une forme ou une autre de service assuré hors du foyer. Selon le rapport, on assiste en fait à une "révolution" dans la façon dont la majorité des jeunes enfants sont élevés dans les pays industrialisés. Dans la mesure où ce changement n'est pas planifié ni supervisé, on pourrait aussi dire que c'est un pari à haut risque sur les enfants d'aujourd'hui et le monde de demain, conclut le rapport d'UNICEF.

Ce rapport soulève de très bonnes questions quant à l'éducation de nos enfants. Des enfants qui sont sursocialisés et qui ne sont pas assez individualisés se qui ne permet pas de se connaître soit même en tant qu'individu, l'enfant préfère alors s'identifier à un groupe pour mieux en faire parti alors qu'il serait primordial qu'il se batisse une identité propre avant toute chose. Il ne peut donc aucunement développé un esprit critique puisqu'il risquerait alors de se faire rejeter par le groupe s'il questionne les agissements ou le mode de pensé de celui-ci. En réalité, nous vivons dans une société où la majorité des individus souffrent de sursocialisation, la solitude comportant aussi beaucoup de biens faits.



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