La petite enfance n'est pas faite que de jeux et d'insouciance. Pour certains bouts de chou, elle est même synonyme de grandes inquiétudes. Une vaste étude internationale réalisée au Québec montre en effet qu'un enfant sur sept souffre de hauts niveaux de dépression et d'anxiété avant même de mettre le pied à la petite école, une fragilité qui va grandissant pour certains.
Publiée dans le dernier Journal of Child Psychology and Psychiatry, cette étude a permis de suivre étroitement 1759 petits Québécois de leur naissance jusqu'à cinq ans. Au final, pas moins de 15 % ont montré des niveaux atypiques de dépression et d'anxiété. Au quotidien, cela se traduit par un enfant «qui se sent triste la plupart du temps», qui est manifestement «tendu, anxieux», souvent même apeuré, et qui «a du mal à ressentir du plaisir avec les autres», explique son auteure principale, la Dre Sylvana Côté.
La dépression et l'anxiété figurent parmi les dix premières causes d'incapacité dans le monde. Ces maux ont été très bien documentés chez les enfants d'âge scolaire et les adolescents, mais pas du tout chez les tout-petits. Résultat: on en sait très peu sur le phénomène, convient la psychologue. «Plusieurs pensent même que ces problèmes n'existent pas pendant la petite enfance. Or, notre étude montre clairement que ces maux existent aussi chez les enfants d'âge préscolaire.»
Eh oui, les enfants en bas âge ont des émotions! Eh non! Ce n'est pas toujours de la joie! La plupart des gens ont tendance à croire qu'il est impossible pour un tout-petit d’éprouver des émotions liées à la dépression parce qu'ils n'ont pas à faire face aux problèmes des plus vieux et que, dans le fond, ils n'ont qu'a profiter de la vie, mais qu'en est-il si ces enfants ne peuvent pas profiter de la vie de manière stimulante? Nous savons que nous pouvons retirer la télévision et les jeux vidéo de la liste des activités stimulantes puisqu'elles n'ont rien de constructives, un enfant en bas âge doit commencer à apprendre à réaliser des choses afin de bâtir sa confiance avec ou sans l'aide de ses parents. Des choses toutes simples comme la construction à l'aide de blocs, le dessin d'une maison, apprendre à écrire son nom... la chose n'a nullement besoin d'être réalisée à la perfection puisque l'enfant n'est qu'en stade d'apprentissage, tout ce dont il a besoin c'est d'encouragements, de conseils et de félicitations.
Cette anxiété, qui sort de la normalité en raison de son extrême intensité, s'exprime en fait dès la première année de vie, poursuit la professeure au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal. «Il existe des indications montrant qu'un enfant est plus à risque, et le plus important est certainement son tempérament à l'âge de cinq mois.» Ce nourrisson se distingue des autres par son comportement «capricieux». «Il est difficile à consoler» et il peine à s'adapter aux situations changeantes qu'il redoute, explique la Dre Côté.
La dépression de la mère est aussi un élément prédictif décisif, ajoute la psychologue. «Notre étude est la première à montrer que le tempérament du jeune enfant et la dépression maternelle peuvent mener à une trajectoire élevée de problèmes de dépression et d'anxiété avant l'entrée à l'école.» D'où l'importance de soutenir non seulement l'enfant, mais aussi sa mère, recommande l'équipe internationale qui regroupe des chercheurs tant québécois que français, américains et irlandais.
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La lecture de ces deux paragraphes me laisse perplexe... Est-ce que la dépression est, en quelque sorte, inscrite dans les gènes de l'enfant à la naissance ou dût au fait que la mère dépressive inculque son comportement à l'enfant après sa naissance? En d'autres mots, est-ce que la dépression est un sentiment inné ou acquis? L'article ne répond malheureusement pas à cette question. Je serais pourtant très curieux d'en connaître la réponse... et qu'en est-il de l'intelligence?